Intelligence Artificielle : Quelles Conséquences pour les Professions Juridiques ?
LE CLUB DU DROIT - À chaque avancée numérique, une question persiste : notaires et juristes vont-ils disparaître ? La réponse est claire : l’outil est au service de l’homme, et non l’inverse. Toutefois, la profession juridique reste vigilante face aux disruptions possibles de l’intelligence artificielle (IA).
Un Outil au Service de l’Homme
ChatGPT-4, une technologie développée par une start-up américaine, est désormais l’emblème de l’IA. Cette technologie a réussi l’examen d’entrée au barreau de New York, ce qui suscite à la fois fascination et crainte. Pour Sophie Sabot-Barcet, présidente du Conseil supérieur du notariat, la déontologie, le conseil personnalisé et l’accompagnement restent les valeurs premières du notariat, même à l'ère de l'IA.
L'IA comme Assistante
Jacques Lévy Véhel, président de Case Law Analytics, distingue deux courants dans les systèmes d’IA : l’apprentissage automatique à partir de données structurées et le traitement de textes en langue naturelle, comme ChatGPT. Pour lui, l’IA est destinée à assister les professionnels, non à les remplacer. L’aspect humain demeure crucial, notamment dans l’aléa judiciaire, où l’imprévisibilité des décisions reste essentielle.
Une Révolution Modérée
Alexandra Bensamoun, professeure de droit à l’université Paris-Saclay, souligne que l’IA n’est pas une juriste mais une excellente assistante. L’IA augmente les capacités des professionnels sans les remplacer. Cependant, elle pose des questions sur la régulation juridique et le choix des données. Le législateur doit orienter le débat et mettre en place une régulation adaptée.
L'Expérience du Notariat
Stéphanie Jeanjean-Boudon, notaire à Carpentras, rappelle que le notariat a commencé à se digitaliser il y a plus de cinquante ans, avec des étapes clés comme la création de l’acte authentique sur support électronique en 2005. L’IA ne va pas remplacer les juristes mais leur donner plus de temps pour la recherche et l’approfondissement.
L'Humain au Centre
Olivier Herrnberger, président du 117e congrès des notaires de France, insiste sur la nécessité de placer l’humain au centre de la réflexion. Le numérique doit servir l’homme, et le droit doit évoluer pour protéger les citoyens et moderniser les contrats.
En conclusion, l’IA offre des outils puissants pour les professions juridiques, mais elle ne remplacera pas le jugement humain et le conseil personnalisé. La régulation et l’adaptation sont essentielles pour intégrer ces technologies de manière bénéfique et éthique.