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Rédiger son testament sans parler français : c’est possible, sous conditions

Transmission - Publié le

Même sans maîtriser le français, il est désormais possible de rédiger ses dernières volontés en France — grâce à des évolutions légales récentes et à un arrêt de la Cour de cassation de janvier 2025.

1. Le point historique

  • Avant 1994 : les options étaient limitées. Le testament olographe (écrit de la main du testateur) était possible dans n’importe quelle langue, mais risquait d’être mal interprété. Le testament authentique devait obligatoirement être rédigé en français, et le notaire ainsi que les témoins devaient maîtriser la langue du testateur — excluant tout recours à un interprète.

  • Entre 1994 et 2015 : la Convention de Washington (1973), devenue applicable en France en 1994, a introduit le testament international, qui pouvait être rédigé dans n’importe quelle langue et rester valable à l’international — à condition que le testateur comprenne la langue employée, sans interprète.

2. L’évolution de 2015

La loi du 16 février 2015 (article 972 du Code civil) a autorisé l’intervention d’un interprète, inscrit sur une liste officielle, lorsque le testateur ne parle pas français — mais uniquement pour les testaments authentiques, pas pour les testaments internationaux.

3. La jurisprudence clé de janvier 2025

Un arrêt de la Cour de cassation du 17 janvier 2025 marque une avancée : il ouvre la possibilité d’établir un testament international en une langue que le testateur ne comprend pas, à condition qu’il soit assisté d’un interprète assermenté.
C’est un tournant qui facilite l’accessibilité et sécurise juridiquement cette forme testamentaire.

4. Ce qui reste inchangé

  • Les conditions classiques du testament international persistent : le document doit être écrit (à la main ou autrement), le testateur doit déclarer en présence d’un notaire (ou autre personne habilitée) et de deux témoins que ce document représente ses volontés et qu'il en connaît le contenu, puis il doit le signer.

  • Néanmoins, la mise en œuvre de cette possibilité d’interprète dans le cadre du testament international reste récente et doit être vérifiée au cas par cas.

5. À retenir

  • Avant 2015 : un testateur ne parlant pas français était très limité — aucun recours à l’interprète permis, que ce soit pour testament authentique ou international.

  • Depuis 2015 : l’interprète est autorisé pour les testaments authentiques.

  • Depuis janvier 2025 : le recours à un interprète devient possible pour le testament international, rompant une barrière linguistique jusqu’alors importante.

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